Entretien avec Léa Paci
Soumis par Anonyme (non vérifié) le jeu, 18/01/2018 - 15:33Nommée Révélation francophone de l’année aux NRJ Awards 2017, Léa Paci a sereinement quitté une adolescence ordinaire pour la lumière de la jeune scène française. Du succès de son premier album Chapitre 1 aux promos qui s’enchaînent, la jeune chanteuse tenait à se confier sur sa ville de Champigny. Du théâtre à la chanson…
Quels sont vos liens avec Champigny ?
Léa Paci : Ils sont forts ! Je suis née à Champigny et j’y ai grandi. Mes parents y vivent encore. C’est une ville dans laquelle je me suis toujours sentie heureuse, où la richesse culturelle est immense. C’est à Champigny que j’ai fait mes premiers pas au théâtre, dès 6 ans, à Jean-Vilar avec Martine qui avait été mon institutrice. J’ai continué et intégré le Quetzal que je considère comme une véritable école de théâtre : on y fait des rencontres, on se frotte à l’apprentissage de tous les genres. J’y ai reçu une formation très complète, dont je suis fière.
C’est aussi une ville de mixité ?
LP : Oui ! Et cette mixité est une source d’ouverture. La ville offre un incroyable accès à la culture : avec l’école on allait au théâtre, au festival Cour et Jardin... J’ai grandi avec des copains de toutes les couleurs, de toutes les religions. Il y a ce truc cosmopolite d’une ville qui vit, qu’on ne retrouve pas partout…
Du théâtre à la chanson, comment s’est faite cette bascule ?
Léa Paci : Pour moi, le théâtre, c’est intrinsèque. Il offre la possibilité de se dépasser. Autant je m’imaginais sur une scène de théâtre (toujours d’ailleurs), autant jamais je n’aurais pensé devenir chanteuse. En chantant, on se met soi, à nu. Ca relève presque de la folie à dire comme ça… Ce sont mes copains qui m’ont poussée dans cette direction.
Vous avez appris la guitare seule dans votre chambre ?
LP : Après avoir acheté une guitare sur eBay, j’ai passé des heures sur les tutos pour apprendre à jouer et accompagner mes reprises de Bob Dylan, Coldplay… Mes copains m’ont incité à les poster sur YouTube. Je l’ai fait sans en mesurer les conséquences. Pour tout vous dire, je trouvais même ça long et moins pratique que de publier sur Facebook (rire).
Vous avez été repérée sur YouTube…
LP : J’ai été contactée par les télé-crochets (tous !), et décliné leurs offres. J’avais très peur de cette fulgurance du succès : briller et chuter... Ca ne me correspond pas. Quand Yohann Malory et Tristan Salvati m’ont contactée, leur discours a été différent. J’ai accepté de les rencontrer, sans savoir qui ils étaient - de jeunes producteurs d’un petit label qui a notamment accompagné Louane. Eux ont su m’entendre, me parler et me convaincre.
Quelle a été leur proposition ?
LP : Je pouvais enregistrer à mon rythme, tout en continuant mes études. J’allais au studio, pendant les week-ends, les vacances scolaires, je me confiais à eux : mon histoire, mes joies, mes tristesses, ma jeunesse... Yohann écrivait les textes, Tristan composait les musiques. On a fonctionné ainsi pendant deux ans, mes deux années de BTS. Et puis en arrivant sur la fin de l’enregistrement, j’ai timidement présenté un morceau que j’avais écrit et composé, « Algorithme ». Ils ont souhaité l’intégrer à l’album Chapitre 1, qui est sorti en mai dernier. A la surprise du label, le succès de l’album a été immédiat…
Etre nommée aux NRJ Awards, c’est une belle reconnaissance. Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?
LP : Je veux garder les pieds sur terre, et m’épanouir comme artiste. Un coach qui m’accompagne m’a appris à être Léa l’artiste sur scène, celle qui s’octroie le droit d’exprimer ses émotions. Et lorsque je vois une femme pleurer sur une chanson, je me dis que je ne me suis pas mise à nue pour rien. Je veux conserver cette proximité avec le public, faire de la scène en mettant en avant mes propositions. J’ai besoin de me sentir vivante, de ne pas être une machine à musique.
Un album à venir ?
LP : Il passera par de nouvelles rencontres. Ce qui compte pour moi, c’est de conserver une démarche sincère, tout en proposant un album différent ; Chapitre 1 est venu marquer la fin de mon adolescence, j’ai besoin d’aller vers une nouvelle maturité avec d’autres auteurs compositeurs aussi.
Propos recueillis par Virginie Morin - Lire également le magazine Champigny notre ville de décembre 2017
Crédit photo Yann Orhan