Changer les regards
Soumis par Sophie Durat le lun, 24/06/2019 - 11:26Procès reconstitués, cafés rencontres, exposition sur le viol… Depuis trois ans, la juriste campinoise Blandine Grégoire déploie, par le biais de son association Jeunes et citoyenneté, diverses actions innovantes pour prévenir les violences et lutter contre les préjugés. Rencontre dans le cadre de la quinzaine du Rendez-vous des associations.
Comment est née l’envie de créer une association autour de la justice ?
Je suis juriste en droit pénal, criminologie et victimologie. Dans mon métier, j’ai une approche juridique, psychologique et sociale des personnes, et j’ai constaté que la rencontre avec le tribunal est souvent marquée par une inquiétude, des a priori. J’ai compris qu’il y a avait un réel besoin de pédagogie sur le fonctionnement de la justice. Pour les familiariser à cet univers, j’ai commencé à organiser des audiences blanches. Grâce à cette mise en situation, les gens déstressent, comprennent mieux et deviennent acteurs, et tout se passe bien.
Trois ans après le lancement de « Jeunes et citoyenneté », quels types d’actions proposez-vous ?
Nous avons créé diverses actions innovantes, en direction principalement des jeunes et des femmes. Notamment l’élaboration de procès reconstitués qui permettent dès la 4e de s’initier à la justice, d’être acteur d’un projet et de travailler son argumentation. Et cette année, deux permanences sur le casier judiciaire qui peut être un frein à l’emploi : l’une juridique, pour les jeunes engagés dans un projet de formation et/ ou professionnel ; l’autre de sensibilisation à la justice, à destination des 12-17 ans. En parallèle, nous animons des cafés rencontres en direction des femmes victimes de violences conjugales pour les informer de l’impact sur les enfants.
Avez-vous des projets à Champigny ?
Je suis impliquée dans un travail de réflexion autour de l’adolescence avec les différents acteurs d’un quartier, et projette d’organiser un procès reconstitué. Au-delà, j’aimerais que tous les Campinois, dès 16 ans, puissent découvrir l’exposition « Viol, un autre regard » que nous avons créé en début d’année. Mêlant témoignages, statistiques et vêtements portés par des victimes, elle vise à déconstruire les clichés sur le viol, à changer le regard… À dire NON !
Par Sandrine Becker
Photo : Didier Rullier
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