Retour au lycée !
Soumis par Elsa Lardoux le mar, 04/04/2017 - 15:50Pascal Wolff est venu parler de l'Union européenne et de son parcours aux lycéens de Louise-Michel, là même où il passait son baccalauréat il y a tout juste 40 ans. Avec émotion et passion, ce haut fonctionnaire à la Commission européenne (Luxembourg), est revenu sur les terres de son enfance pour dire aux jeunes Campinois : "croyez en vous ! "
Vous êtes intervenu au lycée Louise-Michel, le 23 mars, dans le cadre du programme « retour à l’école/Back to school » ?
Oui, c’est un programme mis en place par la Commission européenne en 2015 pour que les fonctionnaires européens transmettent leur expérience, mais aussi sensibilisent les jeunes aux questions européennes. J’étais heureux de retrouver mes terres d’origine et fier de parler à des jeunes de ma trajectoire qui peut faire rêver. Il y a 40 ans, je passais mon Bac S à Louise-Michel, c’est émouvant de revenir ici.
Quel message avez-vous transmis aux lycéens ?
J’ai voulu leur dire que tout est possible à partir des études et qu’il n’existe pas de fatalité. Il faut croire en soi et bien travailler les langues ! Je vois la vie comme un couloir, on décide d’ouvrir une porte et on découvre ce qu’il y a derrière. Je voulais être pilote de ligne et je suis statisticien pour Eurostat à la Commission européenne. J’ai voyagé dans le monde, j’ai côtoyé le Président de la République mongole, j’ai développé les premiers outils de mesure du développement durable en Europe et conseillé Taïwan, le Québec, l’Allemagne… Il ne faut pas se donner de limites.
Vous conservez de bons souvenirs de Champigny ?
Oui ; une enfance modeste et heureuse dans le quartier du Plant. J’étais capitaine de l’équipe de foot au RSCC. On jouait au foot jusqu’à 19h passés en bas de l’immeuble et ma mère avait du mal à me faire remonter ! J’ai vécu mes premières amourettes en CM1 à l’école Maurice-Denis à l’époque, après mai 68, des premières classes mixtes. J’étais membre de l’association les Pionniers de France sur les Quatre-Cités pour organiser des loisirs et des colonies pour les enfants en difficulté. C’est là que j’ai appris à m’exprimer devant un groupe et à gérer mon stress. Cela m’a servi quand je suis devenu responsable d’une équipe de douze personnes à 23 ans !
Votre attachement à Champigny est très marqué…
Mon père, Jean Wolff, était un résistant français aux origines allemandes et a été le secrétaire personnel de Louis Talamoni. Ma mère, Jeanine Wolff, a été conseillère municipale à Champigny. Je me suis marié à Champigny, mon frère y habite toujours et je reviens régulièrement. Nous avons été élevés dans l’ouverture d’esprit, le rejet de la guerre : la paix est ancrée dans mon histoire. Les valeurs humanistes, héritées de ma famille et de mon enfance à Champigny, ont jalonné mon parcours. Je suis foncièrement contre les inégalités, pour le respect de l’autre et de toutes les origines.
L’Europe, c’est l’ouverture aux autres ?
Nous évoluons dans une dimension multiculturelle. À un moment, j’avais en charge une équipe de onze personnes avec dix nationalités différentes. Le multiculturalisme, c’est tous les jours à la Commission européenne ! C’est très enrichissant, nous apprenons des manières de travailler différentes avec l’anglais comme langue commune. On s’efforce d’être bien compris et de respecter chacun. Je me sens européen et mes enfants encore davantage. Je crois en un avenir meilleur.
Propos recueillis par Sophie Durat. Photo par Didier Rullier.