Depuis l’été 2016, ils domptent la glace jour après jour pour réaliser leur rêve : faire partie des meilleurs patineurs internationaux, catégorie couple. Entretien croisé avec les athlètes de haut niveau Coline Keriven, Campinoise, et Noël-Antoine Pierre, Grenoblois, du pôle France de l’Insep1.
Comment votre couple sportif est-il né ?
Coline Keriven : je faisais du patin depuis mes quatre ans en individuel au club des sports de glace de Champigny, avec des compétitions nationales à mon actif. J’ai été détectée car j’avais la bonne carrure pour faire du couple et j’ai passé un test pour rentrer au pôle France de l’Insep au printemps dernier. J’ai adoré dès le départ cette discipline.
Noël-Antoine Pierre : j’ai patiné en intensif depuis l’âge de 7 ans à Grenoble ; j’ai connu le haut niveau avec les championnats de France élite et certaines compétitions internationales2. J’ai rejoint le pôle France il y a trois ans pour faire du couple artistique et je recherchais une partenaire. Annick Dumont, entraîneur national à la patinoire de Champigny, nous a mis en contact. Le test et le stage d’été avec Coline ont été concluants. Coline a une énorme capacité de travail, elle est très motivée et intelligente et, surtout, elle n’a pas peur. Je suis impressionné car elle ne subit pas.
Au-delà des capacités sportives, quelles sont les qualités requises dans cette discipline ?
Coline Keriven : on a tous les deux un caractère calme, posé, réfléchi et bien trempé ; c’est nécessaire à ce niveau. Il faut considérer que l’on ne forme plus qu’un ; que si l’un rate, l’autre aussi. Il est nécessaire de bien s’entendre sportivement et psychologiquement. Il faut aussi se forger un mental de compétiteur et aimer la compétition, cela rejoint la confiance.
Noël-Antoine Pierre : L’écoute de l’un et de l’autre, même sans se parler, sentir si ça va ou pas. La confiance réciproque ; davantage d’ailleurs pour la partenaire féminine car c’est elle qui prend les risques. La patience aussi, car on dépend de l’autre : on peut subir les hauts et les bas du partenaire… Il faut faire attention à l’impulsivité. Et enfin, le respect et l’admiration. Le sport de haut niveau est dur, chaque athlète doit arriver à identifier ce qu’il veut.
Quels sont vos objectifs ?
Coline Keriven : c’est une année de formation au couple, avec des compétitions nationales. J’essaye de transformer la pression en motivation pour que ce soit bénéfique. Il ne faut pas baisser les bras et apprendre de chaque difficulté. Tout le monde n’a pas cette chance et je l’apprécie pleinement ! On a une belle marge de progression et il y a de la place en France pour la première place.
Noël-Antoine Pierre : pour l’instant, c’est la saison test, les compétitions vont nous permettre de nous situer. Mon rêve : les grands championnats et les jeux olympiques d’hiver à Pékin en 2022.
Propos recueillis par Sophie Durat
Crédit photo : Xavier Cambervel et droits réservés.
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1 Institut national du sport, de l’expertise et de la performance
2 titre de champion de France junior et 4e place au championnat de France élite