Lauréat de la mention spéciale du prix du Théâtre 13, l’auteur et metteur en scène campinois Gaëtan Gauvain a séduit le jury avec sa pièce Agathe et la chose commune sur les liens familiaux et les valeurs mutualistes. Sa compagnie, Et rien d’autre, compte quatre comédiens campinois.
Agathe et la chose commune est votre première création ?
J’ai monté la compagnie Et rien d’autre il y a moins d’un an pour le projet de la pièce Agathe et la chose commune. Je suis professeur d’art dramatique à l’école municipale de théâtre (La Fabrique), comédien, metteur en scène et facteur de masques1. Je fais aussi partie de la compagnie du Laabo et j’ai écris la pièce « Je t’aime, tout est calme, tout va bien » de la troupe Acte 0. J’avais donc envie de confronter cette écriture à des acteurs professionnels. La démarche d’écriture et de mise en scène est très liée, je conçois en même temps ce qui est dit et le mouvement. Agathe n’est pas un objet littéraire mais théâtral. C’est un travail choral avec une troupe intergénérationnelle (de 22 à 81 ans). L’équipe s’est créée avec quatre comédiens campinois ; tous sont bénévoles et adhèrent au projet. On est bien ensemble. Je fais du théâtre avec des gens, je prends des décisions en fonction d’eux.
Quel est le propos de votre pièce, comédie dramatique mutualiste ?
Je viens de l’école de théâtre Jacques Lecoq où on fait du théâtre en observant la réalité. Dans cette pièce, il a y un peu, beaucoup de Champigny avec le souvenir d’une ambiance. Sur fond sociétal, la pièce oscille entre drame et séquences drôles, entrecroise l’histoire et le repas de famille, et les souvenirs d’Agathe. Elle défend les gens qui ont imaginé un système solidaire pour améliorer la vie de toute la population : la sécurité sociale. Le spectacle fait un parallèle entre la perte de la mémoire et la fin d’une certaine manière d’envisager la collectivité ou la solidarité… Est-ce que les idées humanistes peuvent s’échapper ?
Vous êtes récompensé par la mention spéciale du jury !
Cette mention nous permet d’obtenir une dizaine de dates pour jouer Agathe au théâtre de Belleville à Paris fin novembre-début décembre. Le concours nous a permis de rentrer en contact avec plusieurs lieux et institutions culturelles comme Arcadi2 qui ont envie de nous soutenir. On a gagné deux ans d’un point de vue relationnel. L’idée de ce concours est de faire émerger de nouveaux talents et un théâtre de troupe : ce qui nous correspond bien !
Le jury a salué notre travail, le président a souligné la finesse de l’écriture et de la mise en scène. C’est formidable car on a tous aimé travailler ensemble et nous pouvons nous projeter sur l’avenir. Agathe va avoir une vraie vie de spectacle.
1 création et fabrication de marionnettes et de masques
2 organisme public de coopération culturelle et de soutien de la création artistique en Ile-de-France
Propos recueillis par Sophie Durat
Photo bandeau : D.Rullier
A lire : article culture page 34 de Champigny notre ville de juillet-août 2017.